Owen s'était fixé comme but, en 2005, d'avoir son nom dans la revue Nature. Pour cela, il a notamment écrit àdeux reprises au courrier des lecteurs, sans succès. De mon côté, j'avais plus modestement visé La Recherche et me voici, ô joie, dans le numéro 393 de janvier 2006 que les abonnés ont déjàreçu.

Ce courrier publié par La Recherche s'appuie sur un travail mené en prépa avec mes camarades Pierre et Gaëtan — qu'ils en soient ici remerciés — et remet quelques pendules àl'heure sur un sujet qui nous a passionnés pendant un an : les sables mouvants.

Étienne Guyon a raison de s'étonner que "des sujets aussi connus [que les sables mouvants soient] aussi peu compris scientifiquement" (La Recherche de décembre 2005 n°392, p. 11). Faisant le même constat, nous avons mené en 2002 avec deux collègues — au cours de notre cursus en classes préparatoires — une étude prenant comme point de départ les sables mouvants observés au Bec d'Allier, confluence de la Loire et de l'Allier. Ceux-ci ne contiennent aucune argile et leur comportement s'explique par l'existence de courants ascendants traversant le banc de sable et annulant les forces de cohésion entre les grains. Ainsi, il ne faut pas faire l'erreur d'Étienne Guyon et des auteurs de l'article original, Khaldoun et al., d'assimiler tous les sables mouvants au "type argileux" qu'ils ont étudié et dont le comportement s'explique par la combinaison du caractère thixotrope des argiles et du sel dissout dans l'eau, que l'on observe par exemple dans la tangue de la baie du Mont St-Michel. Il existe aussi les sables mouvants humides traversés par des courants d'eau décrits plus haut ou encore les sables mouvants secs et lacunaires du désert qui peuvent s'affaisser sous une pression suffisante et ceux causés par la liquéfaction des sols consécutive àun séisme et au déplacement de l'onde de pression correspondante.