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mercredi 30 novembre 2005

Dickens, intertextualité

J'évoquais précédemment la nouvelle de Ray Bradbury, "Les Bannis", qui met en scène les écrivains "occultistes" Poe, Dickens, Bierce, Machen & co. En voici un long extrait centré autour de Dickens, en clin d'œil spécial àHolly G. :

Devant une boutique dont l'enseigne indiquait SCROOGE, MARLEY ET DICKENS, Poe s'arrêta, saisit le heurtoir àl'effigie de Marley et le laissa retomber. La porte s'ouvrit de quelques centimètres, libérant une bouffée de musique qui les entraîna presque dans une danse. Là, par-dessus les épaules d'un homme pointant vers eux barbiche et moustache, il aperçut M. Fezziwig tapant dans ses mains et son épouse, large sourire aux lèvres, dansant au son d'un violon strident et bousculant d'autres joyeux compères ; des rires fusaient d'une table sur laquelle s'accumulaient fromages de tête et dindes, oies et branches de houx, tourtes et cochons de lait, couronnes de saucisses, oranges et pommes. Autour étaient assis Bob Cratchit, la Petite Dorrit, Tiny Tim et M. Fagin en personne, aux côtés d'un homme qui ressemblait àune pièce de bœuf non digérée, accompagnée d'un peu de moutarde, d'une miette de fromage, d'un fragment de pomme de terre mal cuite… et qui n'était autre que M. Marley, avec chaînes et cliquetis… Le vin coulait àflots et les volailles faisaient de leur mieux pour exhaler leurs divins fumets !

lundi 28 novembre 2005

Projet de loi sur le droit d'auteur : défendons nos droits et libertés !

L'URGENCE : décembre 2005

LES RISQUES : des restrictions abusives aux libertés publiques au profit exclusif de quelques monopoles économiques et financiers

LA MOBILISATION CITOYENNE : pour défendre la libre diffusion de l'information et de la connaissance, pour s'opposer au verrouillage généralisé de la culture et de la connaissance.

Le gouvernement français a déclaré l'urgence sur le projet de loi DADVSI (Droits d'Auteur et Droits Voisins dans la Société de l'Information - n°1206), censé transposer la directive EUCD (European Union Copyright Directive - 2001/29CE).

Ce projet de loi doit être examiné en décembre 2005 par le Parlement au cours de deux séances de nuit rapprochées. Si ce projet est adopté en l'état, des conséquences sociales, économiques, stratégiques et démocratiques seraient majeures et irréversibles. Ces conséquences frapperont tout utilisateur de données numériques dans sa sphère privée, personnes physiques et morales (associations, sociétés, administrations).

Concrètement, le projet DADVSI verrouille juridiquement les dispositifs anti-copie sur tout support numérique : ces dispositifs seront crées, déployés et contrôlés selon des critères arbitraires par les seuls industriels du disque, du film et du logiciel propriétaire, ces dispositifs permettront de surveiller et contrôler les pratiques numériques de tout utilisateur, ces dispositifs permettront d'interdire àdistance tout accès aux oeuvres et toute utilisation des matériels numériques et électroniques, toute personne contournant, de manière directe ou indirecte, un dispositif sera présumée coupable du délit de contrefaçon (3 ans de prison et 300.000 euros d'amende), cette sanction s'appliquera àtoute personne 'non autorisée' qui communiquera de manière directe ou indirecte sur les dispositifs anti-copie (analyses et études de sécurité informatique, promotion de logiciels libres, etc), cette sanction s'appliquera au fait de développer, de présenter ou d'utiliser un logiciel libre ou un logiciel autre que celui choisi (et vendu) par l'éditeur.

Plusieurs acteurs s'opposent àcette tentative de restriction abusive des libertés numériques au profit exclusif de quelques entreprises multinationales :

  • associations d'auteurs et d'utilisateurs de logiciels libres : FSF-France, AFUL, APRIL, ALDIL, FRAMASOFT ...
  • associations d'internautes : ODEBI, ADA
  • sociétés de gestion collective représentant 25.000 artistes : ADAMI, SPEDIDAM, SAIF ...
  • syndicats d'artistes : SAMUP, SNAP-CGT, SNEA-UNSA, SNM FO ...
  • associations de photographes : UPC ...
  • associations de musiciens et d'artistes : Art Libre, Creative Commons France, MUSIQUE-LIBRE.org, UMJ, QWARTZ ...
  • associations de consommateurs : UFC-Que choisir, CLCV ...
  • associations de familles : UNAF ...
  • associations de bibliothécaires : AAF, ABF, ACIM, ADBDP, ADBGV, ADBS, ADBU, ADDMB, AIBM, FFCB ...
  • associations d'enseignants : Ligue de l'enseignement ...

Une action collective est nécessaire et urgente, dès aujourd'hui.

COMPRENDRE/AGIR :

http://eucd.info

forum : http://forum.framasoft.org

samedi 26 novembre 2005

L'Homme illustré (5)

"Les bannis"

Les bannis, ce sont les livres de sorcellerie et de magie depuis que l'Homme est devenu entièrement rationnaliste. Alors Bierce, Poe, Dickens (!!), Machen, Blackwood, Carroll et les créatures qu'ils ont imaginées se sont réfugiés sur la planète Mars. Mais quand l'Homme débarque un matin, il doivent prendre des mesures de protection. Drastiques et àleur façon. Et peut-être fuir, encore et toujours, tant qu'ils vivront et qu'il restera des exemplaires non brûlés de leurs livres...

"Ni un soir ni un matin"

Depuis qu'il est monté dans la fusée, Joseph Hitchcock semble être pris du mal de l'espace. Il tient des raisonnements insensés :

—Ne serait-ce pas merveilleux si nous pouvions prouver les choses avec notre esprit et être surs qu'elles sont toujours àleur place ? J'aimerais savoir àquoi ressemble un endroit quand je n'y suis pas. J'aimerais le savoir avec exactitude.

Et Hitchcock de douter de tout... Mais est-ce vraiment du mal de l'espace dont il est atteint ?

"Le renard et la forêt"

Depuis que les voyages dans le temps sont possibles, on peut assister àla crucifixion de Jésus ou àl'assassinat de Jules César. Mais c'est aussi un bon moyen d'échapper au présent de 2155 avec sa Guerre Mondiale et son travail harassant dans la Fabrique de munitions ou l'Institut des cultures patohgènes. C'est ce qu'avaient prévu Susan et William, réfugiés dans le Mexique de 1930. Sauf que les Limiers guettent et sont prêts àtout pour ramener leurs concitoyens qui tentent de s'échapper dans le passé...

vendredi 25 novembre 2005

L'Homme illustré (4)

"La grand-route"

Pour Hernando et sa femme, la vie est simple, coincée entre la maison, le champ et la grand-route — sans commencement ni fin — qui les séparent. Mais voilàque les habituels touristes qui empruntent la grand-route laissent la place àune colonne de voitures et d'exilés qui annoncent la fin du monde. Comment comprendre cela quand, pour soi, le monde se résume àune route et son champ ?...

"L'homme"

Martin et le capitaine Hart débarquent sur une nouvelle planète et étrangement, personne n'est làpour les acclamer. En effet, il se murmure qu'un homme est venu hier qui pourrait bouleverser la vie de cette planète. Un homme qui enchante son auditoire de sa voix douce et avec ses paroles sages, un homme qui fait des miracles. L'homme. Nos explorateurs seraient-ils arrivés précisément àce moment làet ne l'auraient ratés que de 24 heures ? C'est trop pour le capitaine Hart qui décide de partir àsa recherche dans l'espace pour se rapprocher de plus en plus de lui et réduire son retard à12 heures, puis 6 heures, puis 3 heures... et le trouver enfin. Sauf qu'àforce de chercher ce qu'on croit pouvoir nous donner du bonheur, on en oublie ce que peut être le bonheur.

"La dernière nuit du monde"

Dans vingt-quatre heures, ce sera la fin du monde. C'est officiel. Ou plutôt, c'est le rêve que tous les terriens ont fait la nuit dernière. Alors, que faire de ces derniers instants ?

—J'ai toujours pensé que les gens se mettraient àhurler dans les rues, dans un moment pareil.
—Eh bien, non. On ne hurle pas face àla réalité.

À comparer avec la nouvelle "Le Dernier jour" de Richard Matheson.

jeudi 24 novembre 2005

L'Homme illustré (3)

"La pluie"

Sur Vénus, il pleut sans arrêt :

C'était tantôt une bruine, tantôt une grosse averse, ou alors il tombait des cordes. Parfois, elle vous cinglait les yeux, vous aspirait comme un courant sous-marin ; une pluie ànoyer toutes les autres... jusqu'au souvenir qu'on aurait d'elles. Elle tombait par litres, par centaines de mètres cubes. Elle hachait la jungle, sectionnait les arbres, tondait l'herbe, burinait le sol et dénudait les broussailles. Elle réduisait les mains des hommes àla dimension d'une vieille patte de singe. Elle avait la consistance du verre et ne cessait jamais.

Pour l'expédition que nous suivons, c'est un vrai calvaire et certains y laissent leur esprit puis leur vie, comme avec ce fameux supplice chinois de la goutte. Heureusement que l'homme a fabriqué sur cette planète des Coupoles, qui sont de véritables paradis terrestres, toit, mini soleil chauffant et mille plaisirs gourmands inclus. Mais c'est àdevenir fous si, en arrivant àcet havre de paix tant attendu, on le trouve détruit par les vénusiens...

"L'homme de l'espace"

L'homme de l'espace, c'est un héros et un poète qui ne vit que pour son vaisseau et ses voyages vers d'autres planètes. Mais àchacun de ses brefs retours sur Terre, il redevient un père et un mari. Pour sa famille, ces visites trop rares sont des supplices qui font ressortir encore plus la douleur de son absence et la cruauté de la vie sans lui. Sous la pression de son fils et de sa femme, arrivera-t-il, une fois pour toutes, àrésister àl'appel de ces cieux qui lui sont si chers et rester vivre avec eux ?

Sainte Catherine

Attention, c'est demain vendredi 25 novembre la sainte Catherine, et comme le dit le fameux dicton :

A la sainte Catherine, tout bois prend racine.

Pensez donc àfaire vos plantations... Et chaque année je pense àcette planche de Boulle et Bill où Bill profite de cette date pour enterrer un os en espérant le voir fructifier d'ici l'année suivante!! :-D

mardi 22 novembre 2005

HP 4

Béné a vu le nouvel Harry Potter !! (Et moi aussi d'ailleurs, mais je n'en soufflerai mot).

dimanche 20 novembre 2005

L'Homme illustré (2)

"Kaléidoscope"

Une fusée s'éventre et les astronautes se retrouvent dans le vide de l'espace, chutant invariablement, chacun selon sa propre trajectoire mais communiquant avec les autres grâce àsa radio. C'est le moment où l'on peut décider d'oublier ses rancœurs envers les autres ou au contraire les faire ressortir une fois pour toutes. Quant au kaléidoscope, c'est la vision des éclats de lumière qui défilent et la sensation de chute infinie...

"Comme on se retrouve"

La planète Mars n'est peuplée que de noirs ; ceux-ci s'y sont réfugiés àla suite de la ségrégation qui régnait sur la planète Terre. Or l'annonce de l'arrivée d'un "homme blanc" dans sa fusée fait ressurgir de vieux démons. Qui se souvient de comment étaient les blancs ? Ceux qui s'en souviennent peuvent-ils oublier tous les sévices subis ? Mais l'émissaire blanc raconte qu'ils se sont entretués et ont détruits leur propre planète et demande pardon ; c'est peut-être en effet l'occasion de pardonner et d'accueillir les survivants pour essayer de vivre ànouveau en bonne entente.

vendredi 18 novembre 2005

L'Homme illustré (1)

Au début du livre, nous faisons la rencontre de l'homme illustré, paria rejeté partout àcause de ses tatouages qui lui couvrent le corps. Ces illustrations, faites par une femme mystérieuse dans des circonstances encore plus mystérieuses, racontent des histoires du futur et finissent par prédir l'avenir de celui qui les regarde. C'est pourquoi notre homme ne peut vivre parmi ses semblables, étant gênant et dangereux àla fois. Chacune de ces 18 illustrations qui vont se mettre en mouvement devant nos yeux sera une nouvelle du recueil. Cela commence par "La brousse".

"La brousse"

Dans une famille qui se repose entièrement sur sa maison automatisée (domotique), l'amour des enfants pour leurs parents a été remplacé par l'amour de la salle de jeux, pièce "intelligente" dont les murs affichent ce qui passe par la tête des enfants, accompagné d'odeurs, bruits, sensations... Depuis plusieurs jours, on y voit une savane, survolée par des vautours et surveillée par des lions qui se repaissent de proies aux alentours. La chaleur y est suffocante. Cela inquiète le père, manifestement mal àl'aise, qui décide de priver les enfants de salle de jeux. Blessés, les enfants sont décidés àne pas se laisser faire. Et le psychologue qui est convoqué ne pourra pas éviter le drame final qui se jouera dans cette brousse de salle de jeux, plus vraie que nature.

mercredi 16 novembre 2005

Mes débuts en science-fiction

On a coutume de dire que l'on se souvient toujours de son premier texte de science-fiction, car le plus souvent il nous marque et nous fait basculer "de l'autre côté". En ce qui me concerne, c'était la nouvelle La Fusée de Ray Bradbury lue en classe : j'avais détesté et avais décidé que je ne lirais jamais de science-fiction. Un an plus tard, en classe de 5ème et sur les conseils d'une amie, j'empruntais Le Seigneur des anneaux àla bibliothèque du collège — édition Folio Junior en 6 volumes — et emportai le dernier tome avec moi lors d'un séjour linguistique en Allemagne. Je dois avouer que pour tout souvenir de ce séjour, je n'ai gardé que mes aventures sous la couette en Terre du Milieu. Puis je continuai sur les rivages de la Fantasy avec Terry Pratchett, Le Grand livre des gnomes étant le premier livre du genre que j'achetais avec mon argent de poche ; j'étais alors en classe de 4ème. En 3ème, j'empruntai L'Homme illustré de Ray Bradbury àla bibliothèque, sur la foi de la couverture — édition Denoël Présence du Futur — et de la quatrième de couverture. J'y retrouvai la nouvelle La Fusée mais surtout, un monde nouveau s'ouvrait àmoi. Je crois que ce fut aussi mon coup de foudre avec le genre de la nouvelle. J'étais parti pour aimer la science-fiction, au grand dam de mes parents...

Couverture de L'Homme illustré

Une fois n'est pas coutume, et presque 10 ans après, je relis L'Homme illustré, ce recueil fondateur. J'en ferai un compte rendu sur ce blog au fil de l'eau, nouvelle par nouvelle, pour marquer le coup...

vendredi 11 novembre 2005

Message personnel

En l'absence de téléphone, je lui souhaite un très joyeux anniversaire... et merde pour sa soutenance ;-)

Mérite agricole...

Ca y est, me voilàofficiellement ingénieur agronome ! Ingénieur agro, ce n'est pas qu'un titre, encore moins un métier, c'est surtout un état d'esprit. Mais trêve de blabla, je profite de cette annonce pour vous faire découvrir un standard de Boris Vian, la chanson-danse "Pan, pan, pan, poireau, pomme de terre" (fichier MP3). Voici ce qu'en disait Vian :

[J'ai écrit cette chanson] dans l'espoir lointain d'avoir un jour le Mérite agricole. Je crois que c'est la seule décoration que l'on ne me refusera pas... J'ai l'impression qu'auprès de l'Ordre de la légion d'honneur, je suis mal vu ; mais pour la Mérite agricole, j'ai l'impression là, que j'ai fait un grand pas en avant.

Moi de même, je n'ai jamais été aussi près du Mérite agricole !! ;-)

dimanche 6 novembre 2005

Visite chez Miss Havisham

Vous vous souvenez de Miss Havisham, cette vieille femme àjamais en tenue de mariée et son manoir lugubre et quasi-abandonné. Si ce n'est pas le cas, en voici un autre portrait, signée Harry Furniss (1910).

Eh bien figurez-vous que, pas plus tard que la semaine dernière, j'étais invité au manoir de Miss Havisham. Si si !! Voyez plutôt...:

 Portrait de miss Havisham

 Le boudoir

 Le majestueux escalier du hall

jeudi 3 novembre 2005

Dystopie

Aujourd'hui, au boulot devant mon écran d'ordinateur, j'ai eu la vision d'un futur qui nous attend peut-être, celui où notre travail n'aura que pour but de nous occuper vainement la journée puisque toute production sera automatisé. Ce travail serait orchestré par des dirigeants — dans le secret — dont on ne saurait rien.

Evidemment, j'ai tout de suite fait le rapprochement avec les humains de The Island dont l'activité consiste àinjecter des substances dans des tubes, sans raison ni but. Plus proche de ma vision dans la forme, il y a les armadas d'employés de bureau de Brazil, de 1984 (si mon souvenir est bon) et des bandes dessinées de Marc-Antoine Mathieu.

Par contre, je n'arrive plus àme rappeler àquoi s'occupent nos descendants de THX 1138 (une petite projection du DVD sera la bienvenue) !

Enfin... tant qu'on ne sert pas de nourriture pour les machines qui ont pris le pouvoir (Matrix), j'imagine que tout va bien ;-)