Je parlais récemment des bouleversements apportés par le peer-to-peer (P2P) par rapport ànotre conception classique d'Internet et son architecture client/serveur. Cette innovation suscite l'intérêt des chercheurs de diverses disciplines, comme le prouve ce cours de l'Université de Berlin consacré à"The economics of peer-to-peer architectures", ou comment ces nouvelles architectures remettent en cause les conceptions traditionnelles des échanges économiques : l'offre y augmente quand la demande croît (par diffusion des fichiers entre les machines) et l'altruisme y est de mise !!

Certains travaux réalisés dans le cadre de ce séminaire nous en apprennent plus. Ainsi, une étude consacrée aux "free riders", ces internautes qui téléchargent mais ne partagent aucun de leurs fichiers, nous apprend qu'ils constituent 66% du réseau. Et pire encore, 70% des fichiers partagés sont hébergés par 5% des internautes !! Un tel déséquilibre remet en cause la notion d'architecture décentralisée puisque cela revient àavoir un noyau dur de personnes qui partagent et une myriade de "pique-assiettes" qui ne partagent aucun fichier. La surveillance et le repérage des utilisateurs qui téléchargent en masse en est facilitée puisque les téléchargement sont moins anarchiquement distribués ; cela augmente aussi les nuisances dues aux maisons de disque qui diffusent de "faux" MP3 ou DivX, puisqu'elles ont un plus gros poids dans la faible masse d'Internautes partageurs. Moralité : ne soyez pas des "free riders", partagez !!