My first weblog

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mardi 31 août 2004

Vancouver, de retour de notre périple àl'est

Nous faisons le trajet retour en bus Greyhound, jusqu'àVancouver qui apparaît dans son gigantisme quand on l'approche ainsi.

Nous prévoyons de passer la nuit chez Céline, nous passons donc y déposer nos affaires, décharger l'appareil photo numérique et aller dîner en ville ensemble, en compagnie de Louis.

C'est une étrange sensation que de se retrouver dans cette ville relativement familière après une semaine passée dans les Rocheuses. Mais nous décidons de ne pas attendre pour repartir et de prendre dès demain le ferry pour l'île de Vancouver, comme nous l'avions prévu.

lundi 30 août 2004

Journée àCalgary

Nous rendons la voiture àl'heure prévue, après avoir déposé nos sacs àla consigne de la gare routière, pour être légers et visiter la ville avant notre départ pour Vancouver ce soir même.

Enfin, nous avions déjàvu pas mal de Calgary avec Paulo (sous la pluie), c'est donc surtout le soleil qui est appréciable aujourd'hui. Nous flânons, visitons les centres commerciaux, les rues piétonnes et les rues moins piétonnes, nous posons pour lire dans les Devonian gardens qui forment le dernier étage d'un building !

Calgary est vraiment une ville de buildings commerciaux, très verticale, àl'inverse de Vancouver dont les quelques tours du centre sont des immeubles d'habitation et tout le reste de la ville se trouve àras du sol. A tel point d'ailleurs qu'il existe àCalgary un système alternatif de déplacement, dénommé "+15", qui consiste en un réseau de passerelles reliant les gratte-ciels à15 mètres du sol.

 Calgary

 Calgary

Parallèlement, Calgary est une ville de cowboys, ce qui se traduit en grand tous les ans par le gigantesque festival Stampede (rodéos, parades, concours etc.). Le contraste est intéressant.

Départ en bus àl'heure prévue, après avoir prévu Céline de notre arrivée prochaine et rechargé l'iPod. Voyage sans heurts, qui nous permet de nous arrêter àBanff pour la 4ème fois et de dire "au revoir" aux Rocheuses.

dimanche 29 août 2004

Retour vers le sud : Canmore

Nous devons rendre notre voiture demain matin àCalgary, il nous faut donc songer àquitter les Rocheuses. Nous refaisons la même route en sens inverse, en s'arrêtant àBanff pour quelques courses, en essayant désespérément de voir un grizzly ou un ours noir, et en s'arrêtant àCanmore où l'hébergement est plus abordable que dans Calgary même. C'est alors le moment de s'occuper un peu de nous, repos, laverie et nettoyage de la voiture.

samedi 28 août 2004

Lacs autour de Jasper

La région de Jasper est riche en lacs, tous magnifiques, qui valent bien que l’on y consacre une journée. Ce que nous faisons donc aujourd’hui, en continuant la route des glaciers jusqu’àPyramid Lake, puis Medicine Lake, Maligne Lake et Maligne Canyon (dont le nom, eh oui, vient du français et fut donné par un explorateur belge) que mon vertige me retiendra de traverser. Les monts Edith Cavell et Pyramid nous dominent toute la journée et nous devenons rapidement familier avec leur silhouette et leurs couleurs. On peut dire qu’on les aura vus sous toutes les coutures !

 Pyramid Mountain

 Une île qui émerge au milieu du lac, dont les sapins se hissent au-dessus des flots...

 Maligne Lake, magnifique, un vrai décor de carte postale (ou de fond d'écran, au choix) !

Ces paysages sont une nouvelle fois somptueux, et la météo nous sourie puisque nous arrivons ànous faire bronzer quelque peu sur un banc. On en profite comme il se doit.

Le soir, nous mangeons des poutines, plats d'origine québecoise, qui paraissent bien cheap ici (même au pays des fast food), alors qu'ils sont si appréciables au "Moose head" (restaurant canadien de Paris) ! :-D

vendredi 27 août 2004

Les Rocheuses jusqu'àJasper

Nous prenons la route très tôt, après avoir dit au revoir ànotre sympathique auberge de jeunesse de Banff. Direction Jasper, ville au nord à300 km au nord d’ici, où les paysages sont encore différents, plus marqués par les glaciers.

Nous nous arrêtons pour la 3ème fois àLake Louise, qui se trouve sur notre route, en espérant que le beau temps offre une meilleure visibilité des montagnes qui entourent le lac, mais c’est àpeine le cas. Tant pis, photo quand même.

 Lake Louise

 Une vallée encaissée, dans les Rocheuses...

 Au pied du glacier : Enro et Béné

Nous atteignons Jasper en fin d’après-midi, plantons notre tente dans un camping tenu par les autorités du Parc National, au cœur de la forêt. D’ailleurs, comme ce camping est un camping officiel, ses employés (les gardes du parc) sont tenus d’être bilingues (français/anglais) et les panneaux sont rédigés dans les deux langues. En effet, on avait tendance àl’oublier depuis dix jours que nous traînons dans le Canada anglophone, le Canada est un pays officiellement bilingue. Et là, ça se voit ! Il nous arrive aussi de rencontrer des Québecois en vacances qui nous rappellent cet état de fait.

On fait vite le tour de Jasper, mais cette ville possède quelques trésors que nous découvrons au fur et àmesure. Comme ses fudges, ou encore ses délicieux breakfasts !

jeudi 26 août 2004

Journée "àfond" dans les Rocheuses

Paulo a enfin son programme clair dans sa tête, et décide de nous quitter ce soir en prenant depuis Banff le bus Greyhound qui le ramènera chez lui. Du coup, il veut profiter au maximum de cette journée pour voir beaucoup de montagnes et de lacs, et faire le plus de ballades possibles.

Nous prenons donc la voiture en direction du lac Minnewanka, au sud de la ville. Puis ce seront successivement Lake Louise, Moraine Lake, Hector Lake, Bow Lake, Peyto Lake et tous les glaciers et montagnes qui leur servent de décor. Soit 160 km aller-retour, dont une partie en longeant la très indienne Saskatchewan river. Tous ces paysages sont absolument grandioses, tellement immenses par rapport àce que l’on peut avoir en Europe. Les pins et sapins forment des étendues infinies et l’horizon s’étend loin avant qu’une montagne ne vienne l’interrompre. Quant aux lacs, ils ont des couleurs si turquoises ou si bleues, qu’ils semblent avoir été remplis de sirop Teisseire.

Lake Louise

Moraine Lake

Le soir, nous traînons dans Banff en attendant le bus de Paulo. La ville est une station d’étape importante avec son lot de gift shops et d’hôtels. Surtout, elle donne l’impression d’une station de ski (ce qu’elle est en hiver), avec des prix et une atmosphère en conséquence.

Ca y est, Paulo repart, content de ces quelques jours avec nous. Nous ne le reverrons pas avant Noël au moins (césure oblige) et pour lui, le Canada est loin d’être fini.

mercredi 25 août 2004

Calgary, avant les Rocheuses

Nous repartons vers l’ouest direction Calgary, que Paulo veut visiter bien que Béné et moi avions prévu de nous y attarder seulement le week-end prochain. A nouveau traversée monotone des plaines, durant laquelle Paulo et moi avons du mal àrésister au sommeil, laissant Béné seule aux commandes de la voiture.

Il fait un temps de chien quand nous arrivons àCalgary, ce qui rend inutile la montée en haut de la Calgary tower (190 m) pour admirer le panorama. A la place, nous marchons dans quelques rues, nous réfugions dans un excellent restaurant (Escoba : wine and influenced cuisine) et visitons le Glenbow museum, un « musée éclectique » (dixit Béné) qui consacre entre autre une galerie àl’histoire de la guerre et des armées et une galerie aux Blackfeet, une des tribus indiennes qui peuplaient les grandes terres de l’Alberta. Le contenu de l’expo a été défini par ces Indiens mêmes, et du coup ne cache pas tous les mauvais traitements et les inégalités flagrantes subis par ces First nations. Une franchise qui est bienvenue.

Puis nous quittons Clagary sous des trombes d’eau pour rejoindre notre auberge de jeunesse àBanff, point de départ du périple dans les Rocheuses canadiennes. En sortant de la ville, nous passons devant les tremplins de saut àski, vestiges des JO de Calgary.

mardi 24 août 2004

Drumheller

T-rex

Deuxième journée sur le thème des dinosaures, cette fois-ci dans la ville de Drumheller (que l’on déniche après une traversée des plaines de l’Alberta vers le nord). C’est en effet làque se trouve le Royal Tyrrell Museum of Paleontology, reconnu comme l’un des plus beaux musées de paléontologie au monde. Il porte le nom de Joseph Burr Tyrrell, qui découvrit les premiers restes d’un dinosaure dans la région en 1884. La visite est passionnante et occupe bien tout l’après-midi.

Nous faisons ensuite le tour de Drumheller, typique petite ville nord-américaine avec sa large rue centrale (par exemple, comme celles-ci qui apparaissent souvent dans les nouvelles de Richard Matheson). J’appréhende pour la première fois le concept de menu au fast-food, qui peut aussi bien se cacher sous le terme meal que sous celui de combo.

Je suis ravi par tant d’authenticité, et last but not least, je mange mon premier cheesecake, en l’occurrence àla fraise.

lundi 23 août 2004

Première journée dans l'Alberta

Nous arrivons àCalgary dans la matinée, récupérons notre voiture de location (une grande Chrysler, très classe) et partons aussitôt vers l'est, vers les plaines (qui a dit monotones ?) céréalières de l'Alberta. Nous arrivons dans l'après-midi au Dinosaur Provincial Park, un site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Et Dieu sait àquel point on est saisi en voyant ce canyon surgir, làoù tout n'était que plaines depuis 200km.

C'est un parc qui a tant de choses àrévéler que nous nous offrons plusieurs ballades et visites guidées. Ainsi nous apprenons que ce paysage si particulier a été façonné par l'érosion (érosion différentielle façon "demoiselles coiffées") et a permis de mettre àjour d'innombrables fossiles de dinosaures, qui font l'un des intérêts du site.

Nous campons très enthousiastes, après un bon burger.

dimanche 22 août 2004

Week-end préparatifs et départ

Ce week-end a été tourné vers la semaine qui arrive. En effet, il nous a fallu préparer notre départ de Vancouver pour Calgary. Sacs, réservations, cette activité sédentaire va plutôt bien avec la pluie qui est tombée ces deux jours.

Nous sommes quand même sortis samedi soir, invités àune fête chez Céline, une autre française de la promo qui fait son stage de césure ici. Ca fait quand même drôle de la retrouver, elle, ainsi que Louis, dans ce bout du monde. La soirée dans la maison où elle est colocataire, belle bâtisse décorée dans le style 70's. C'est assez inouï.

Aujourd'hui, petit-déjeuner avec la même troupe dans un resto très typique où la déco rend hommage àMarilyn Monroe et où les T-shirts des serveurs proclament "Elvis lives !". Les breakfasts, tout aussi typiques, sont délicieux (ce sont des "oeufs Benedict", àbase d'oeufs pochés, muffins et sauce hollandaise).

Ca y est, nous montons dans notre bus Greyhound (la compagnie ancestrale de bus, qui fait partie du paysage ici, et qu'on trouvait déjàdans des films comme Breakfast at Tiffany's) direction Calgary. 15h de route, changement de fuseau horaire, en espérant que les paysages de l'Alberta soient àla hauteur de nos espérances, et la météo aussi malgré le mauvais temps qui a été annoncé.

En chemin Paulo nous rejoint comme prévu, lui qui fait son stage de césure dans la campagne de Colombie britannique. Nous dormons bien, le bus est confortable, et mettons au point le programme pour le séjours qui viennent.

vendredi 20 août 2004

Vancouver downtown

Vancouver est une ville qui semble d'abord insurmontable, mais accompagné d'un bon guide et en s'appropriant le réseau de bus qui quadrille la ville, on repère bien vite comment celle-ci est organisée. Des quartiers communautaires (Chinatown) ou des quartiers coupe-gorges (et c'est rien de le dire, il est très déconseillé de s'y promener), on retient plutôt la rue commerçante (Robson street) et les plages qui bordent la baie de Vancouver et côtoient quelques parcs boisés. Une autre curiosité est Granville island, un havre de paix àdeux pas des gratte-ciels de downtown, àl'embouchure de la Fraser river, qui se trouve être un paradis pour les enfants avec son Kids market mais aussi pour les adultes avec son marché couvert très coloré et animé, un bonheur pour les yeux et les papilles (toutes les cuisines exotiques et européennes, mais aussi nord-américaines, y sont représentées). Et l'on comprend pourquoi Vancouver est régulièrement élue "ville où il fait le mieux vivre au monde", grâce àson climat, sa situation entre met et montagne et l'impression que tout y est disponible àportée de main.

Le soir où nous dînons au Cactus club café, un restaurant franchisé qui sert de la bonne food et du coke àvolonté. Ce repas fait mon bonheur, je me remets àavoir bon appétit.

J'ai finalement l'impression que le Canada, certes très marqué nord-américain, est plus ouvert que les Etats-Unis, et plus proche des Européens. Un peu comme si le Canada était àl'Amérique du Nord ce que San-Francisco est aux Etats-Unis. Ce que Bénédicte me confirme plus ou moins, en me faisant remarquer que les Canadiens sont très fiers et patriotes (dans le bon sens du terme), en faisant sentir qu'ils ne doivent pas être confondus avec leurs voisins Américains.

jeudi 19 août 2004

Première journée àVancouver

Bénédicte m'emmène, elle est mon guide. Ca va être comme ça pendant plusieurs jours, tant que l'on va être dans cette ville où elle vient de passer 3 mois.

Je découvre le campus de l'Université de Colombie britannique (UBC), àla fois calme et très actif. Je découvre le labo, très impressionnant avec ses paillasses et ses machines àséquencer l'ADN. Je comprends pourquoi on ne peut que devenir accro au Starbucks coffee en vivant ici, mais les snacks ne passent pas encore très bien. Moi qui suis enclin àprofiter de ce mode de vie àl'américaine, je ne m'y fais pas encore.

Nous visitons également le jardin botanique de UBC, où nos connaissances en botanique ressurgissent (comme c'est souvent le cas àl'occasion de ce genre de visites). C'est très agréable, Béné en profite pour dire au revoir aux membres du personnel qu'elle a connu ici.

A Vancouver downtown, une expo d'affiches mais également de dessins d'Andy Warhol nous tend les bras. Très intéressant. La ville est grande, très nord-américaine, mais paraît plutôt agréable. J'en aurai une meilleure idée demain.

mercredi 18 août 2004

Voyage en avion jusqu'àVancouver

Le but de ce voyage était donc Vancouver. Partir pour trois semaines de tourisme, y retrouver Béné et faire ensemble quelques découvertes du Canada sauvage et des villes canadiennes. Un chouette programme, àune époque de l'année qui s'annonce plutôt avantageuse du point de vue de la météo. Première étape donc, le voyage en avion...

Lire la suite

lundi 16 août 2004

Enfin !!!

Ca y est, je suis en vacances, et je prends l'avion après-demain. Voici un avant-goût de ce qui m'attend :

Je vous retrouve donc au mois de septembre, avec une rubrique "Carnet de voyage" fournie...

jeudi 12 août 2004

Ma blogolist

Voici ma blogolist (ou blogroll), c'est-à-dire la liste des blogs dont je suis l'actualité grâce àleur flux RSS.

Il y a évidemment d'autres blogs que je consulte, mais qui n'ont pas (encore ?) de flux RSS, mais ils sont une minorité (heureusement !!).

Je rajoute enfin que j'ai utilisé le nom de certains de ces blogs pour composer une "Ode àla blogosphère" sur le blog de Lulu, texte que je me suis bien amusé àécrire... (et qui a été cité par MediaTIC !!).

samedi 7 août 2004

Détournements de films

Les détournements de film sont un plaisir àla fois pour l'amateur de cinéma, qui s'amuse àreconnaître telle ou telle séquence, mais aussi pour le simple spectateur qui passe souvent un très bon moment. Le principe ? Utiliser des extraits de vieux films divers, si possible connus, et les monter ensemble pour leur faire raconter une nouvelle histoire, si possible drôle ou décalée. Très souvent cela passe par un nouveau doublage.

Je connaissais déjàgrâce àPiero Le grand détournement. La classe américaine, qui est un chef d'oeuvre absolument hilarant de plus d'une heure. On y croise Dustin Hoffman, Paul Newman, John Wayne, Charles Bronson, James Stewart, Lauren Bacall et d'autres encore. Ce film (qui "n'est pas un flim sur le cyclimse") est devenu culte au fil des années (11 ans déjà...). L'équipe qui a réalisé ce détournement, dans le pur esprit Canal + et autour de Chabat et Farrugia, avait commis auparavant d'autres détournements comme Derrick contre Superman ou Ca détourne dans lequel Steve Mc Queen donne la réplique àBugs Bunny et Daffy Duck !!

Dans un autre genre, je vous ai déjàparlé du film d'animation Fast film de Virgil Widrich, qui réalise l'exploit de mêler le détournement de scènes connues du cinéma avec une méthode d'animation pour le moins stupéfiante !! Que du bonheur !!

Mais surtout, j'ai découvert aujourd'hui un détournement dans lequel Humphrey Bogart (échappé du Faucon maltais) joue Frodon et Peter Lorre est Gollum. Vous l'aurez compris, c'est un détournement qui reprend l'histoire du Seigneur des anneaux àla sauce du film noir américain et c'est sublime (d'ailleurs, la musique est même de Bernard Herrmann !!). Ca s'appelle The Lord of the rings et on peut le télécharger sur ce site... Et profitez-en, parce que ce coup-ci le film est relativement court.

Quel personnage de SF ou de fantasy êtes-vous ?

J'ai fait le test et j'apprends que je ressemble àWesley Crusher, personnage de la série Star Trek.

Quel personnage de SF ou de fantasy êtes-vous ?

En effet, voici ce que nous avons en commun :

Doué pour apprendre, avec des facilités pour presque tout, vous choisissez d'exercer vos efforts dans la poursuite d'aventures qui étendent votre propre potentiel.

Ouah :-) !!!.... Et vous, qui êtes-vous ??

vendredi 6 août 2004

Internet et la navigation sociale

On le sait, Internet est une gigantesque mine d'information. Dès lors, comment peut-on s'organiser pour gérer au mieux cette information, et la faire partager et la confronter avec d'autres ? Internet propose déjàdes solutions, grâce notamment àquelques nouveaux outils bien utiles...

Lire la suite

jeudi 5 août 2004

Plein soleil

Dans le roman-problème classique, c'est la victime qui donne le signal de la chasse ; elle se fait tout de suite oublier. Dans le thriller, c'est le duel entre le policier et le criminel qui retient l'attention, et, au cours de ce duel, tombent de nombreuses victimes qu'on remarque àpeine. Mais, au contraire, dans le suspense, c'est la victime qui devient la figure principale. Quelqu'un est menacé ; quelqu'un sent le danger qui se rapproche, et cherche vainement àse mettre àl'abri. Quelqu'un devient donc, par là, un personnage que nous apprenons àconnaître, un personnage qui a une "intimité", et qui, du coup, devient attachant.

Et Thomas Narcejac de continuer en ajoutant que "le suspense possède d'emblée ce qui manque au roman-problème comme au thriller : la dimension psychologique". C'est ce qui explique que Narcejac tienne en si haute estime le suspense, au contraire des romans d'Agatha Christie par exemple. Et il en a fait la démonstration en écrivant avec Pierre Boileau ce qui est peut-être le plus grand roman de suspense, D'entre les morts, adapté par Alfred Hitchcock sous le titre Sueurs froides (Vertigo, 1958).

Or Patricia Highsmith est aussi une des plus grandes orfèvres du suspense. Un de ses livres a donné la trame de L'inconnu du Nord-express (Strangers on a train, 1951) du même Hitchcock (le Maître du suspense !!), et Le talentueux Mr Ripley a été adapté au cinéma par René Clément (Plein soleil, 1959) puis plus récemment par Anthony Minghella (Le talentueux Mr Ripley, 1999).

J'en arrive donc àPlein soleil, qui est un film saisissant, en grande partie grâce àla prestation d'Alain Delon. Je ne sais pas comment était Matt Damon dans le film de Minghella, mais il doit peiner àfaire oublier la performance du jeune Delon. C'est un film très percutant, qui vous scotche sur votre siège, où la psychologie chère au suspense est très présente. Un film qui mérite véritablement de figurer aux côtés de ceux d'Alfred Hitchcock...

mardi 3 août 2004

Exercices de papous

Je lis actuellement l'anthologie des émissions Des Papous dans la tête et Les décraqués, publiée par Gallimard. Il s'agit d'un pot pourri des meilleurs moments de ces émissions qui, je le rappelle pour ceux qui l'ignoreraient, s'amuse avec les mots et se prête àdes exercices de style inspirés par Queneau, Perec et autres oulipiens. D'ailleurs, au passage, je précise que vous pourrez écouter Des Papous dans la tête àpartir de la rentrée sur France culture, le dimanche de 12h45 à14h.

Dans ce recueil, donc, on trouve de très nombreux exercices dont un inventaire de "Tout ce que vous ne voudriez surtout pas être ou faire dans la vie". J'avoue qu'en le lisant je me marrais franchement dans mon bus 91 !! Voici les meilleurs extraits :

De Nelly Kaplan :
  • Je n'aurais pas aimé être la Vierge Marie, car elle a raté le meilleur.
  • Je n'aurais pas aimé être Saint-Just, car Robespierre ne connaissait pas l'usage de la vaseline.
  • Je n'aimerais pas être l'oeil d'Abel, car croupir dans une tombe pour regarder Caïn, je ne vois pas l'intérêt.
  • Je n'aimerais pas faire les 400 coups, car àpartir de 300 je fatigue.
De Jean-Bernard Pouy (que décidément j'adore !!) :
  • Je n'auras pas aimé être la lettre "e" dans n'importe quel roman de Georges Perec. Trop dangereux.
  • Je n'aimerais pas être un composteur SNCF. C'est trop dur pour le moral de se rendre compte que, deux fois sur trois, on est inopérant.
  • Je n'aurais pas aimé être un vieux médecin alcoolique dans les films de John Ford. Toujours àfaire des accouchements dans les diligences en avouant une faute tout aussi ancienne que déontologique.
  • Je n'aurais pas aimé être Emma Bovary car elle n'aura pas eu le plaisir de lire un seul roman de Gustave Flaubert.

lundi 2 août 2004

I, robot

...et là, en plein milieu d'un intense brainstorming, un des producteurs se leva et s'écria : "et si pour une fois, au lieu de piller l'oeuvre de Philip K. Dick, on n’adaptait pas plutôt une nouvelle d'Asimov ??".

affirme godspeed, et j'aurais tendance àpenser comme lui. En effet, dans I, robot, le prétexte est fourni par Asimov (les 3 lois de la robotique et les conflits qu'elles engendrent) mais tout le reste n'est qu'une énième variation sur quelques thèmes clés de la science-fiction, comme la révolte des robots contre les humains, les traits qui séparent l'homme de la machine etc, bien loin des romans mêmes d'Asimov. Pour revenir aux sources de ces thèmes, il faut lire par exemple la nouvelle de Dick intitulée Au service du maître (on en revient toujours àlui !!) ou revoir 2001, l'odyssée de l'espace. Et pour acompagner tout ça, on trouve une tête d'affiche assez horripilante (Will Smith) accompagnée de sa donzelle de rigueur (très mignonne, certes !).

Pourtant, heureusement pour nous, Alex Proyas tient la caméra et il rattrape ce scénario qui remplit son quota minimum grâce àson sens du rythme et quelques belles trouvailles de mise en scène. Il nous gratifie aussi de superbes effets de caméra (en toupie par exemple), et d'une scène d'anthologie dans cette tour en creux, qui dépasse la scène quasi-identique de l'Empire contre-attaque (merci Béné ;-) ). Il faut dire que Proyas bénéficie des très bons effets spéciaux de Weta digital, ceux-làmême qui avaient fait un boulot si incroyable sur la trilogie du Seigneur des anneaux. Ainsi, le film tient la route et ne se ridiculise pas. Pourtant, on reverra avec plus de plaisir encore le fantastique Dark city du même Alex Proyas.

Enfin, s'il y a quelque chose qui m'a gonflé dans ce film, c'est bien cette manie du product placement, portée ici àson paroxysme avec les apparitions répétées de marques comme JV* ou Conv* ou Aud* (ils croient pas que je vais leur faire de la pub, non mais !! :-D ). Franchement, ça frise le foutage de gueule. Allez, je vais me programmer un film de René Clément, moi !!

dimanche 1 août 2004

Drôle de frimousse

Audrey Hepburn possède vraiment un petit plus qui la démarque des autres grandes actrices de son époque, et on tombe facilement sous son charme. Dans Drôle de frimousse (Funny face, 1957, de Stanley Donen avec Fred Astaire) c'est vraiment tout autour d'elle qu'est construit le film, et c'est son visage que désigne le titre du film.

Funny face, DR

Il s'agit d'une comédie légèrement musicale, puisque quelques scènes sont chantées ou dansées, sur de belles musiques de Georges et Ira Gerschwin et d'excellentes chorégraphies de Fred Astaire. Rien d'étonnant quand on sait que Donen avait co-réalisé Chantons sous la pluie 5 ans auparavant. Bien qu'absente au début du film, Audrey Hepburn captive dès qu'elle apparaît àl'écran, et la caméra ne la quitte plus. Elle est une jeune libraire plutôt intellectuelle qui va être happée par le milieu de la mode, tomber amoureuse et se retrouver àParis. Les séquences àParis sont très nombreuses et donnent lieu àquelques moments d'anthologie, comme ce triple split screen où les trois acteurs principaux chantent leur amour de Paris. C'est délicieux !! Le plaisir du spectateur est réel, et ce film est bien un film gai et joyeux, au-delàde la critique du milieu intellectuel rive gauche et du milieu de la mode new-yorkais. Enfin, la garde-robe Givenchy d'Audrey Hepburn lui va toujours aussi bien...